L'accroissement du bétail est un facteur de pandémie mondiale, selon une étude française

Publié le 24 Juillet 2020

L'accroissement du bétail est un facteur de pandémie mondiale, selon une étude française

La croissance mondiale d'élevage de bétail « menace la biodiversité et augmente les risques sanitaires pour les humains et les animaux domestiques », alerte le chercheur français Serge Morand, dans son étude publiée le 22 juillet dans la revue Biological Conversation.

Serge Morand est chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) en Thaïlande, détaché du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Ses travaux montrent que le nombre d'épidémies de maladies infectieuses affectant les populations humaines est « associé positivement à l'accroissement des têtes de bétail au niveau mondial depuis le début des années 1960 à l'année 2019 ».

Le nombre d'épidémies répertoriées chez les humains dans chaque pays (16 994 épidémies pour 254 maladies infectieuses entre 1960 et 2019) « augmente en corrélation avec la perte locale de biodiversité », ajoute le chercheur. La relation entre le nombre d'espèces en danger et celui des épidémies « augmente jusqu'à atteindre un pic avant de diminuer. Cependant, le risque épidémique ne diminue pas avec la disparition des espèces, il est au contraire relayé par l'augmentation du nombre de têtes de bétail », explique Serge Morand.

Suite à la crise sanitaire de la Covid-19, cette étude « invite à réfléchir » sur la place de l'animal d'élevage et de sa croissance dans le monde, selon différents facteurs (démographie humaine, régimes alimentaires, etc.). « De futures réflexions seront notamment menées sur le rôle joué par le bétail en situation pandémique avec, d'une part, la demande en protéines végétales nécessaires à sa nourriture qui contribue à la diminution des aires d'animaux sauvages ; mais aussi sa place en tant que pont épidémiologique favorisant le passage des agents infectieux du monde animal à l'espèce humaine », souligne le chercheur.

Rédigé par jojo

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