Signature d’une
24/06/2010
http://www.sequovia.com/actualites/4094-signature-dune-convention-dengagements-pour-lhydroelectricitedurable.
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Jean-Louis Borloo
a signé, le mercredi 23 juin, une convention d’engagements pour le développement d’une
hydroélectricité durable en cohérence avec la restauration des milieux aquatiques, avec les représentants des
élus, les producteurs d’hydroélectricité, les associations et fondations de protection de l’environnement, les
associations pour les énergies renouvelables et l’association des pêcheurs professionnels en eau douce.
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Des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables
Face à l’
urgence climatique, aux contraintes énergétiques, l’érosion de la biodiversité
, l’impératif de
restauration de la
qualité des milieux naturels
et des masses d’eau, le Gouvernement s’est fixé des objectifs
ambitieux en matière d’
énergies renouvelables
(23 % de la production nationale en 2020), de restauration des
continuités écologiques (
trame verte et bleue
) et du bon état écologique des masse d’eau (66 % en bon état en
2015).
Fruit du
Grenelle Environnement
et d’un travail de 18 mois entre les différents collèges, cette convention
constitue désormais un socle commun et partagé entre les élus des territoires, les
entreprises productrices
d’électricité
, les associations et
ONG de protection de l’environnement et les pêcheurs.
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La convention en 10 points
La convention d’engagements pour le développement d’une
hydroélectricité durable
en cohérence avec la
restauration des milieux aquatiques suite au
Grenelle Environnement
est le fruit d’un double constat :
* il est nécessaire de développer l’hydroélectricité pour faire face à nos
besoins en énergie et
lutter contre les
changements climatiques
* le développement ne peut se faire que si les milieux naturels sont respectés à la hauteur des enjeux que
représente la
préservation de leurs fonctionnalités et leur bon état
.
La convention vise donc la conciliation de ces deux objectifs par différentes mesures ou
engagements qui peuvent être résumés en 10 points clefs :
1- Un effort sur la
recherche
relative à la connaissance des espèces, des impacts des ouvrages avec en particulier
un programme de R&D sur l’anguille (4M€ pris en charge par l’ONEMA, l’ADEME, les producteurs).
2- Un renforcement des
suivis et contrôles
des effets des installations hydroélectriques sur la morphologie,
l’hydrologie et le fonctionnement des écosystèmes aquatiques.
3- Un effort de mise aux
normes des ouvrages
existants par le respect des obligations légales (débitréservé et
passes à poissons sur les cours d’eau où elles sont obligatoires).
4- L’intégration des
investissements pour la réduction des impacts sur l’environnement
dans les
investissements de rénovation permettant de bénéficier à nouveau, pour les petites centrales, d’un contrat
d’obligation d’achat à tarif préférentiel.
5-
Optimiser le parc de production
sur le plan énergétique et environnemental par des regroupements de
chaînes de concessions et la mise en concurrence, et préserver la production de pointe d’une centaine d’ouvrages
bénéficiant d’un plancher de débit réservé au 20ème du module.
6-
Encadrer les effacements d’ouvrages
et limiter les effacements hydroélectriques aux installations ciblées
dans la convention en
faisant un exemple de la restauration de la Sélune dans la Manche
.
Le cas de Poutès est traité hors convention.
7-
Identifier le potentiel
dans les secteurs où les enjeux environnementaux sont moindres, en cohérence avec la
révision des classements de cours d’eau
et faciliter le développement de la production hydroélectrique sur des
ouvrages existants.
8- Être exigeants et imaginatifs en matière d’
évitement des discontinuités
, de leur réduction et en dernier
recours, de mesures compensatoires des impacts résiduels des installations, jusqu’à proposer des suppressions
d’ouvrages, et développer des standards d’évaluation des impacts, notamment à travers un cahier des charges
type.
9- Rendre plus lisibles et
rationaliser
les procédures administratives.
10-
Pérenniser le principe de table ronde
en instaurant un comité de suivi de la convention et en le réunissant
semestriellement.
Zoom sur l’hydroélectricité est la seule énergie renouvelable et modulable
L’hydroélectricité récupère la
force motrice des cours d’eau
, des chutes, voire des marées, pour la transformer
en électricité. On distingue les installations hydroélectriques « au fil de l’eau », qui font passer dans une turbine
tout ou partie du débit d’un cours d’eau en continu, et celles nécessitant des réserves d’eau (« par éclusées » ou «
de lac ») : les deux types d’installations nécessitent des barrages, qui sont bien plus importants pour la 2ème
catégorie (« grands barrages »).
L’hydroélectricité présente plusieurs atouts :
* c’est une source d
‘énergie renouvelable et nationale.
* elle permet un
« stockage » de l’énergie
grâce à la modulation de la production électrique, apportant ainsi une
contribution appréciable à la stabilité du système électrique.
* elle n’est
pas productrice de gaz à effet de serre
, ni d’autres gaz polluants.
L’électricité ne se stockant pas, l’équilibre d’un système électrique ne peut être réalisé qu’en ajustant en
permanence la production à la consommation, en étant capable de moduler quasiment instantanément la
puissance produite et injectée sur le réseau. La possibilité de pouvoir moduler rapidement la production
d’électricité revêt donc une importance particulière.
L’hydroélectricité, lorsqu’elle est associée à un réservoir (lac, barrage, etc.), est la seule énergie renouvelable
modulable, avec de surcroît la possibilité de faire monter très rapidement la puissance électrique produite. Elle
joue un rôle crucial dans la sécurité et l’équilibre de notre système électrique, en permettant :
* un démarrage rapide et une montée jusqu’à la pleine puissance en quelques minutes,
* une bonne stabilité de fonctionnement dans les situations très perturbées que peuvent connaître les réseaux
électriques,
* une capacité de redémarrage permettant, en cas d’écroulement du réseau électrique, de relancer le système
électrique.
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L’avis Sequovia
Comment concilier production d’hydroélectricité et protection de la biodiversité ?
Avec une production annuelle de 70 térawatts-heures par an et une puissance installée de 25 000 MW,
l’hydroélectricité constitue la première source d’électricité renouvelable en France. Sa part dans la production
nationale d’électricité est de 12%.
Notre pays dispose ainsi du deuxième parc installé en Europe
(après la
Norvège).
Par l’expérience acquise en France depuis le XIXème siècle dans la construction et l’exploitation de centrales
hydrauliques, l’hydroélectricité doit devenir une filière d’excellence en matière d’intégration environnementale
et ainsi faire figure d’exemple au sein des énergies renouvelables.
Si les barrages produisent un courant parfaitement renouvelable, l’électricité mise sur le marché est loin d’être
verte. Son impact sur les
milieux aquatiques reste significatif, depuis la disparition des poissons
migrateurs
dont le saumon atlantique jusqu’à l’
érosion des fleuves et du littoral, suite à la rétention des sédiments
dans
les retenues en passant par la dégradation de la qualité de l’eau.
Claire Nobilet
convention d’engagements pour l’hydroélectricité durable