Message à destination des membres de l’association Les Amis du Barrage et à leurs soutiens.
Bonjour à tous,
Vous trouverez ci-dessous une communication de notre ami Louis GONTIER qui traduit l’exaspération mais aussi la colère bien légitime de l’ensemble de la population locale.
Le journal, dont l’article nous est joint par Louis, présente comme un scoop le projet de transformation de la base nautique de la Mazure en base scientifique d’observation « pour étudier la renaturation de la vallée de la rivière Sélune ».
Outre le fait que la Sélune soit un fleuve et le restera sans doute, le projet avait été dévoilé et présenté par son initiateur à la réunion du comité technique élargi "vallée de la Sélune" qui s'est tenue le 12 mars dernier à SAINT-MARTIN-DES-CHAMPS. Le sénateur Jean BIZET, l’homme de la situation (Ou des situations ?) se serait peut-être rendu compte qu’une base nautique aurait probablement un peu de mal à fonctionner sans eau. Aussi, l’idée lui serait-elle venue d’y héberger des scientifiques en faisant participer les enfants des écoles à leurs travaux…
L’annonce de cette « nouvelle » réchauffée à seules fins médiatiques confirme, s’il en était besoin, que seuls les adeptes d’une démolition prématurée des structures de Vezins et RQB ont désormais voix au chapitre de la presse locale. Le bruit insistant qu’un « personnage influent » les aurait contraints à museler la parole des opposants à ce projet insane se fait de plus en plus entendre.
Pour ma part, je ne suis pas certain que cette façon d’agir soit la bonne. Bien au contraire. Les locaux sont, pour une écrasante majorité, opposés à ce passage en force qui consiste à balayer le processus raisonnable initié par la Ministre S Royal pour le remplacer par une entreprise de destruction sans précédent, sans préparation, sans budget et sans compétences.
De plus, ce « choix stratégique » est d’une stupidité sans bornes. Alors qu’il leur aurait suffi de nous annoncer que les expertises des structures concluaient à l’impossibilité de les maintenir en exploitation pour cause de risque de rupture, ils ont choisi de raviver les tensions et de mettre de l’huile sur le feu. Le retour provoqué de cette situation explosive profite certainement à quelqu’un, mais ce ne sera que de courte durée.
Les ADB s’étaient positionnés dans une opposition qui se voulait constructive tout en restant déterminée à ce que l’arrêté préfectoral du 3 Mars 2016 soit respecté.
Le ministre Hulot nous a fait répondre par sa « cheffe » de Cabinet que Monsieur le Préfet de la Manche nous expliquerait la « renaturation » (toujours pas dans le dictionnaire) de la vallée de la Sélune. Méprisant et hors sujet.
Le Premier ministre n’a toujours pas daigné nous répondre, les conseillers de Monsieur Hulot non plus.
Jusqu’à maintenant et depuis 2011, tous les ministres dignes de ce nom nous avaient répondu personnellement et certains nous avaient reçus. Il est vrai qu’à cette époque hélas révolue, nous étions soutenus par notre Député.
Nos déclarations étaient normalement relayées par la presse. Elles ne le sont plus, ou parfois insidieusement orientées en notre défaveur.
Les opposants à l’arasement sont ouvertement qualifiés de demeurés, voire d’illettrés.
Il m’est donc désormais impossible d’expliquer à nos membres et à nos divers (mais nombreux) soutiens qu’ils doivent rester inertes en attendant que la raison et le bon sens l’emportent.
J’ai donc convoqué une réunion de notre Conseil d’administration pour demain lundi, accédant ainsi à la demande pressante d’une majorité de nos membres.
A l’ordre du jour : trouver de nouvelles façons de nous faire entendre, accepter ou non l’aide de soutiens extérieurs beaucoup moins pacifiques que nous, étudier les moyens de mettre en œuvre des actions « musclées » et régulièrement répétées contre le mépris et l’omerta organisés par un ou des individus dont les intérêts ne sont probablement pas que locaux.
Bien cordialement,
John KANIOWKY
LOUIS GONTIER S’EXPRIME :
NOUS IRONS JUSQU'AU BOUT POUR QUE NOS BARRAGES RESTENT DEBOUT !!!!
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La triste réalité est de constater qu’une minorité d’élus locaux qui, au lieu d’être aux côtés de leurs citoyens pour les aider à défendre l’intérêt général, sont allés jusqu’à faire un déplacement mystère à Paris, dont l’objectif inavoué, parce que sans doute inavouable, serait d’accélérer le processus de démolition des Barrages. Ceci au mépris des 98.89% (sur 19276 votants) de leurs électeurs, qui souhaitent conserver ces sites.
Ce voyage en catimini repose sur une argumentation (la vraie, pas celle des Saumons et des Anguilles, juste bonne pour l’affichage dans la presse) suffisamment forte pour contraindre le ministre à se dédire, l’obligeant même à passer outre la décision de Mme Royal, encore en vigueur.
Cette dernière démonstration confirme le jeu de dupe auquel se sont livrés les initiateurs de cette destruction. Dès 2009, une entente entre politiques aguerris a scellé le projet de suppression des Barrages (des documents et des discours officiels en font état). Une fois conclue, il a fallu donner à cette affaire, une tournure démocratiquement présentable.
C’est ainsi que des arguments de substitution ont été jetés en pâture, au gré des besoins.
- Ce fut d’abord l’appui sur une exigence Européenne visant à assurer la continuité écologique (sans pourtant d’exigence d’arasement),
- Les sédiments (vidange 1993 diabolisée),
- La pollution, les algues (sans lien direct avec les Barrages),
- Le prétendu manque de rentabilité (alors que le contraire est démontré dans les études d’un repreneur privé),
- Une mise aux normes jugées d’abord impossible, puis trop coûteuse (les 2 arguments sont aussi faux que contradictoires. Estimer cette mise aux normes trop coûteuse révèle qu’elle est techniquement possible).
Il est à noter que l’argent du contribuable déjà gaspillé dans les opérations « d’enfumage » décrites ci-après (et bien d’autres encore), aurait déjà largement suffit pour réaliser les travaux de mises en conformité des Barrages :
En effet, nous avons eu droit au déploiement de tout l’arsenal habituel : Simulacre d’enquête d’utilité publique, Etudes, Analyses, Sondages, Cabinets conseils, Réunions, Appels à repreneurs etc… Tout cela uniquement pour faire semblant…. C’est cher payé et ce n’est pas fini !
Un article d’Ouest-France du 25 Avril (voir pièce jointe) laisse croire avec aplomb que tout est sous contrôle et que la science s’intéresserait à la future vallée. Quand on lit entre les lignes, il s’agit surtout d’improviser une fonction (qu’en est-il du projet de plan d’eau en substitution au lac ?) pour une Mazure désarçonnée par la bêtise de supprimer le Lac. Les éminences grises des araseurs ont phosphoré (beaucoup plus que pour trouver des solutions au maintien, des Barrages et des Lacs) pour aboutir à une reconversion originale de cet établissement, en centre scientifique, d’observation et autres activités qui coutera beaucoup, mais ne rapportera rien. Donc encore un fonctionnement entièrement financé par les contribuables.
Dépenses et gesticulations sciemment organisées, en pure perte. Gaspillages, d’argent, de temps et d’énergie (dont on a tant besoin ailleurs, comme dans les hôpitaux, par exemple) uniquement pour avoir l’air de respecter un processus dont la fin était déjà écrite. Comment ne pas être remplis d’amertume, devant une telle tromperie ? Dès le départ, la volonté était de faire avorter systématiquement toutes les solutions autres que celles de démolir.
La vraie question reste celle-ci :
Quel genre d’argument a pu convaincre les responsables locaux d’accepter un tel sabordage de leur lieu de vie et de naissance, pour la plupart ?
Depuis 2009, quelques politiques, mais aussi des hauts fonctionnaires, ont sans doute usé de leurs positions dominantes pour promouvoir le démantèlement et agir de telle sorte que toutes les propositions favorables au maintien des Barrages et des Lacs, soient systématiquement écartées.
Sans doute le résultat d’accords conclus en cercle restreint, sans autre issue possible que la destruction des Barrages. Un projet «déguisé» ensuite, par un semblant de consultation populaire, dont les règles furent soigneusement «adaptées» pour atteindre une majorité (53% sur 4565 votants) favorables à l’arasement. Un projet, sans la moindre écoute des nombreuses solutions alternatives proposées. Un projet sans le moindre intérêt porté aux alertes sécuritaires, aux rôles préventifs, soulevés par d’éminents spécialistes etc…
Une raison politique non avouée l’emporterait-elle sur tout le reste… ? Les derniers communiqués gouvernementaux et préfectoraux, accréditent cette thèse peu glorieuse !!!!!!
Si ces derniers temps, nous avions encore la naïveté de croire à l’impartialité d’une inspection technique en fin de vidange, il est maintenant établi que la démolition des Barrages est l’unique objectif visé, dès l’origine de cette affaire.
Il est temps de quitter notre « Angélisme » car les vieilles méthodes politiques ont la vie dure. Nous sommes en face de gens sans sentiments égard pour notre cadre de vie quotidien, juste de passage dans leur fonction et plus sensibles à l’exercice de leur pouvoir qu’à la prise en compte des intérêts particuliers.
Sans aucun respect et en violation des règles sur l’environnement en vigueur, les premiers concernés que nous sommes, avons été totalement ignorés.
Une telle humiliation mérite une réaction à la hauteur du mépris imposé.
Alors que votre détermination à vouloir conserver les Barrages est à la fois, bien réelle et majoritaire (98.89% sur 19276 votants), pourquoi ne pas poursuivre nos rassemblements pour le dire, haut et fort. ?
Et si besoin, le redire, beaucoup plus haut et de plus en plus fort.
Les propos employés par le ministre, puis relayés par le préfet, dans leurs derniers communiqués de presse, sont une véritable provocation. Si on ajoute à cela la contestation généralisée du moment, voilà des éléments favorables pour que nous sortions de notre silence.
Contactez votre association préférée pour lui confirmer votre soutien, l’encourager dans cette voie, en l’assurant de votre présence et de votre détermination.
Louis Gontier