L'Anses rend un avis sur les risques liés au sélénium dans l'eau potable Saisie par la Direction générale de la santé en août 2011, l'Anses rend un avis plutôt rassurant sur les risques liés

Publié le 26 Octobre 2012

L'Anses rend un avis sur les risques liés au sélénium dans l'eau potable

Saisie par la Direction générale de la santé en août 2011, l'Anses rend un avis plutôt rassurant sur les risques liés au sélénium dans l'eau potable. L'avis rendu par l'Afssa en 2004 reste valable.

L'Anses vient de publier un avis relatif à l'évaluation des risques sanitaires liés aux dépassements de la limite de qualité du sélénium dans les eaux destinées à la consommation humaine. Elle avait été saisie de cette question par la Direction générale de la santé en août 2011.

Un peu plus de 2% de cas de non-conformité

La demande de la DGS faisait état de deux études de 2007 et 2010 relatives aux risques sanitaires liés à la présence de sélénium dans l'eau destinée à la consommation humaine (EDCH), études qui avaient été signalées par l'Agence régionale de santé de Poitou-Charentes.

La limite de qualité de sélénium dans les EDCH est fixée à 10 μg/l par l'arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine.

D'après les données de la base SISE-Eaux pour la période 1er janvier 2001-31 août 2011, 3.645 cas de non-conformité ont été recensés, soit 2,15% des résultats. Vingt-neuf résultats présentent des concentrations en sélénium supérieures à 40 μg/l, soit 0,017%. "La médiane de la distribution des non-conformités est de 14 μg/l et le 95e percentile est de 30 μg/l", précise l'Anses. L'origine géologique naturelle du sélénium "apparaît être l'explication de ces cas de non-conformité, en particulier dans les départements les plus concernés (Loiret, Essonne, Seine-et-Marne…)".

Sur les près de 170.000 résultats disponibles, 91% sont inférieurs aux limites de quantification. "Le 95epercentile de la distribution de la concentration en sélénium dans l'eau destinée à la consommation humaine est inférieur à la limite de qualité (10 μg/l)", précise l'Agence dans son avis.

 

 
Le séléniumLe sélénium appartient à la famille des métaux. Il possède six isotopes naturels et il existe quatre états d'oxydation du sélénium. Les formes inorganiques séléniates (SeO42-) et sélénites (SeO32-) sont le plus souvent présentes dans l'eau.
Le sélénium a des origines naturelles : il accompagne les minéraux sulfurés et est associé aux minéraux formés avec l'argent, le cuivre, le plomb et le nickel. Dans les terrains sédimentaires, il est présent dans certaines formations riches en matière organique. Mais il existe aussi des sources anthropiques, le sélénium étant utilisé dans de nombreuses industries.
 
Différents rôles biologiques dans l'organisme

 

"Le sélénium joue différents rôles biologiques dans l'organisme", indique l'Anses. C'est un cofacteur de nombreuses enzymes. "L'apport optimal en sélénium est difficile à définir, mais la dose de 1 μg/kg p.c./j est recommandée", rappelle l'avis.

Des études menées en Chine ont montré que les principaux symptômes liés à une intoxication au sélénium sont des cheveux cassants avec des follicules pileux intacts, une dépigmentation des cheveux, des ongles épais et cassants, des lésions cutanées, ainsi que des symptômes neurologiques. "Des études, essentiellement chez l'animal, ont montré des effets cardio-vasculaires, hépatiques, endocriniens et liés à la reproduction et au développement pour des expositions au sélénium par voie orale", ajoute l'Anses.

Quant à une éventuelle cancérogénicité du sélénium, seul le sulfure de sélénium a montré un effet cancérigène chez l'animal, pour des expositions par voie orale. Les études expérimentales réalisées avec le séléniate de sodium, le sélénite de sodium ou les formes organiques se sont révélées négatives.

En dessous des limites de sécurité

Au final, les deux publications à l'origine de la saisine de l'Anses n'apportent "pas d'éléments de nature à modifier les conclusions de l'avis de l'Afssa de septembre 2004", qui avait déjà été amenée à se prononcer sur les risques liés au sélénium dans l'EDCH.

L'Agence rappelle "qu'il convient de mettre en oeuvre les moyens permettant de ramener la concentration en sélénium dans les eaux destinées à la consommation humaine au niveau de la limite de qualité de 10 μg/l".

Cette limite de qualité et le 95e percentile de la distribution des résultats non conformes (30 μg/l) doivent être rapprochées, indique l'avis, des valeurs de référence en sélénium dans les EDCH les plus récentes : 30 μg/l proposés par l' OEHHA, 40 μg/l par l'OMS en 2011.

En prenant en compte l'ensemble des apports alimentaires, constate l'Agence, l'ingestion d'une eau contenant une concentration de 30 μg de sélénium par litre d'eau de boisson expose les enfants de moins de 3 ans à une dose équivalente à la limite de sécurité de 60 mg/j proposée par l'Efsa, et les enfants de plus de 4 ans ainsi que les adultes à une dose inférieure aux limites de sécurité proposées par l'Efsa ou à la limite de sécurité proposée par l'OMS en 2011.

L'Anses précise toutefois que "la consommation d'un complément alimentaire à base de sélénium est à reconsidérer en cas de dépassement de la limite de qualité dans l'eau destinée à la consommation humaine".

 

Rédigé par jojo

Publié dans #arasement pollution

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