Monsieur Le Premier ministre

Publié le 5 Janvier 2013

LES AMIS DU BARRAGE

Association loi 1901 N° W501000490

 

3, Résidence des Vallons

50600 St HILAIRE DU HARCOUET

 

lesamisdubarrage@gmail.com

Le 5 Janvier 2013

 

Monsieur Le Premier ministre

Hôtel de Matignon
57, rue de Varenne
75700 Paris

 

 

 

Monsieur le Premier Ministre,

 

Le précédent gouvernement a décidé d’araser les barrages de Vezins et de la Roche Qui Boit, situés sur la Sélune qui se jette dans la baie du Mont St Michel, tout comme le Couesnon et la Sée avec laquelle elle forme un estuaire commun.

L’annonce en a été faite en Novembre 2009 par Madame Jouanno, alors Secrétaire d’Etat en charge de l’Ecologie.

 

Dès qu’ils ont pris connaissance de cette décision, l’ensemble des élus et l’association que je représente n’ont cessé d’affirmer leur volonté de maintenir ces installations en soulignant son caractère unilatéral, son coût, les risques dune pollution ponctuelle liée à la vidange et à une pollution durable provoquée par la disparition des filtres que constituent les retenues, les risques d’inondations en aval, l’intérêt de garder la production d’une hydroélectricité propre et la seule réserve d’eau de la région. L’aspect économique et touristique revêt également une importance toute particulière, compte tenu des difficultés locales persistantes.

 

Les associations dont l’objet est la préservation de la Baie du Mont Saint-Michel ont-elles aussi fait part de leurs légitimes préoccupations.

 

Les représentants locaux de tous les partis politiques, sans exception, ont publiquement affirmé leur soutien au maintien des barrages.

 

Les efforts de communication du Préfet de la Manche ne suffiront assurément pas à apaiser le contexte de forte opposition locale en partie matérialisée par une participation massive aux diverses réunions publiques que nous avons organisées, ainsi que par une pétition comportant près de 4.500 signatures et que nous avons remise l’été dernier à Monsieur de Directeur de Cabinet de Madame la Ministre de l’Ecologie.

 

Mais, et sans juger bon devoir tenir compte des recommandations que l’Autorité environnementale a formulées dans un document en date du 13 Juin 2012, les pouvoirs publics se targuent de vouloir mener à bien un projet environnemental qui se veut exemplaire.

Chacun des acteurs de ce dossier a toutefois bien conscience que les barrages sur la Sélune ne seront pas éternels et que nous devrons prévoir leur suppression à plus ou moins long terme.

Cependant, et à l’évidence, les conditions techniques, écologiques et économiques sont loin d’être réunies à aujourd’hui pour que cette opération irréversible, complexe et inédite puisse être réalisée en excluant totalement les risques liés à sa mise en œuvre.

Et ce, malgré l’acharnement méritoire des services de la DDTM à tenter de trouver des solutions aux problèmes qui se font jour au fur et à mesure que la procédure progresse et qu’elle apparaît de plus en plus hasardeuse.

Le principe de précaution a pourtant bien été inscrit dans la Constitution de la République, il devrait donc être appliqué dans le cadre de la procédure de démantèlement des ouvrages et de ses conséquences potentielles.

 

D’autre part, nous nous interrogeons sur l’opportunité d’engager les contribuables à financer un projet dont ni l’utilité ni l’urgence n’ont été à ce jour démontrées.

 

Concertation, Démocratie participative, nécessité de développer la production d’une énergie propre et renouvelable (…). Telles étaient les promesses du candidat socialiste à l’élection présidentielle de 2012.

 

Nous vous demandons instamment de bien vouloir faire en sorte que ces principes soient mis en application sans attendre et que des études sérieuses et indépendantes soient diligentées afin d’évaluer l’opportunité de conserver ou de supprimer tout ou partie des installations et, éventuellement, des délais nécessaires à l’acquisition des compétences et des moyens indispensables à la conduite raisonnée et sans risque d’une procédure d’arasement.

 

Un projet récemment conçu par des ingénieurs hautement spécialisés et expérimentés permettrait de multiplier par cinq la production des usines tout en laissant libre cours à la circulation des poissons migrateurs. La mise en œuvre de ces dispositions répondrait aux exigences du Grenelle de l’Environnement et aux directives européennes, mais aussi à toutes les obligations juridiques liées à la présence des ouvrages.

Ce projet mériterait d’être soumis et étudié par les services de l’Etat.

 

La raison voudrait que les principes de base de notre démocratie soient eux aussi respectés. L’ensemble des élus et des acteurs locaux devraient donc enfin être réellement concertés avant la prise de toute décision définitive.

Seule la stricte application de l’ensemble de ces principes garantira son acceptation sans réserves en mettant un terme à un climat de tension qui n’a que trop duré.

 

Je me tiens à votre disposition pour vous fournir toute autre précision susceptible de vous être utile.

 

Dans l’attente de votre réponse,

 

Veuillez croire, Monsieur le Premier Ministre, à l’assurance de mes salutations respectueuses.

 

John KANIOWSKY

Président

 

 02 50 96 51 34

 06 14 87 72 94

 

Rédigé par jojo

Publié dans #Nos actions-Nos manifestations

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