Rendre l'écologie aimable

Publié le 30 Juin 2012

Rendre l'écologie aimable
samedi 30 juin 2012
Nos interrogations sont nombreuses au sujet de notre environnement. Nos inquiétudes aussi, au point que l'on finit par se demander si nous ne divorçons pas de plus en plus d'avec la nature.

 

Heureusement, les opinions publiques affichent une certaine prise de conscience en ce domaine, surtout dans les pays dits avancés, c'est-à-dire ceux qui bénéficient le plus des progrès techniques. Ils ont déjà agi au plan international, mais leurs recommandations paraissent parfois décalées vis-à-vis des pays les plus pauvres. Ceux-ci, en effet, ont autant besoin que nous, aujourd'hui, des moyens techniques dont nous disposons et que nous avons pu utiliser à profusion hier.

Nous voudrions maintenant en limiter l'usage pour éviter les dégâts de la pollution, le réchauffement climatique, l'épuisement des ressources de la planète, etc. Mais les pays en question ne peuvent se développer à leur tour sans les utiliser massivement. Alors de quel droit pourrait-on les en priver ou les limiter alors que, pour notre propre développement, nous les avons utilisés pendant des dizaines d'années sans limites ? Comment, dans ces conditions, pourrons-nous redonner sa chance à la planète, sauvegarder l'habitabilité et la sécurité sanitaire pour tous les habitants du Globe ?

Cependant, l'écologie n'a pas toujours bonne presse dans les pays développés. Trop souvent, ses protagonistes s'érigent en juges et manifestent en même temps une volonté d'imposer des changements, sans doute utiles voire nécessaires, mais auxquels les populations ne sont pas préparées. Les réticences, les refus renforcent d'autant les exigences des écologistes qui en arrivent parfois à penser comme des idéologues totalitaires et à agir par la contrainte. On se trouve alors placé dans une sorte de cercle vicieux qui freine toute évolution. Pour sortir de l'impasse, il est évident que l'information, la pédagogie seront plus efficaces que les oukases brandis à tout bout de champ ou les actions plus ou moins violentes auxquelles on a déjà pu assister ici ou là.

Une organisation mondiale de l'environnement

Il faudrait aussi et surtout montrer les aspects positifs des changements de comportements souhaités. Il faudrait fixer des étapes acceptables pour atteindre les objectifs nécessaires aux améliorations. Autrement dit, il faut arriver à rendre tout cela désirable au lieu d'échanger la peur des catastrophes annoncées en peur du gendarme.

Mais, au-delà de ces tensions entre pays riches et pays pauvres, entre les convertis à l'écologie et les autres, il faudra bien trouver un moyen nouveau pour véritablement sauvegarder les équilibres sur notre planète. Les Sommets de l'environnement n'y suffiront pas. La dernière rencontre, qui vient d'avoir lieu à Rio, l'a démontré une nouvelle fois.

La finance, le commerce, le désarmement sont discutés dans des instances internationales. Or, l'écologie ne dispose à ce niveau d'aucune institution. « Ne peut-on imaginer la création d'une organisation mondiale de l'environnement, l'OME ? Une OME qui ferait contrepoids par exemple à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) », écrivent Jean-Marie Pelt et Gilles-Éric Séralini dans un livre intitulé Après nous, le déluge. Voilà une idée qu'il serait temps de creuser et de mettre en oeuvre.

 

(1) Après nous le déluge, éditions Flammarion-Fayard.

François Régis Hutin

Rédigé par jojo

Publié dans #arasement pollution

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