Glyphosate : « Cacophonie » au sein du gouvernement

Publié le 28 Septembre 2017

 
Glyphosate : « Cacophonie » au sein du gouvernement

Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a dû se contredire après avoir annoncé l’interdiction du pesticide controversé d’ici à 2022.

Le Monde.fr avec AFP | • Mis à jour le

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Après avoir déclaré lundi 25 septembre que le glyphosate serait « interdit en France d’ici à la fin du quinquennat » pour tous les usages, y compris en agriculture, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, est revenu sur ses propos. « Avant la fin du quinquennat, le gouvernement s’engage à obtenir des progrès significatifs pour tous les pesticides », a-t-il précisé quelques heures plus tard.

Ce rétropédalage s’explique par la réaction courroucée de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). « Il est hors de question que si l’Europe dit oui, la France dise non ! Pas de distorsion, a dit M. Macron, nous saurons lui rappeler », a déclaré la dirigeante du syndicat agricole, Mme Lambert, à la sortie d’un entretien avec Nicolas Hulot.

Vendredi, la conseillère agricole auprès de l’Elysée, Audrey Bourolleau, avait affirmé aux agriculteurs venus manifester contre l’interdiction en France de l’herbicide controversé que la sortie « progressive » se ferait « avec méthode et dialogue », dans le cadre notamment des Etats généraux de l’alimentation.

Matignon demande « un plan de sortie »

S’alignant sur un communiqué de Matignon publié lundi matin, M. Castaner a précisé que « l’objectif est qu’on puisse trouver des produits de substitution d’ici à la fin du quinquennat ». Mais la France peine à énoncer clairement une stratégie de remplacement et une date butoir. Le premier ministre, Edouard Philippe, a simplement demandé lundi aux deux ministères concernés, ceux de la transition écologique et de l’agriculture, antagonistes, de lui présenter « d’ici la fin de l’année » un rapport sur « les conditions d’un plan de sortie » de ce produit.

Dénonçant la « cacophonie dans le gouvernement », François Veillerette, le directeur de l’ONG Générations futures, a réclamé « un éclaircissement rapide ». « Quelle est la position du gouvernement sur un renouvellement du glyphosate pour dix ans ? On ne sait plus », s’est aussi interrogée la députée européenne écologiste Michèle Rivasi, favorable à une interdiction « partout en Europe ».

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En matière d’usages non agricoles, l’utilisation du glyphosate par les collectivités dans les espaces ouverts au public « est déjà interdite en France depuis le 1er janvier 2017 », a rappelé Matignon, tandis que l’utilisation par les particuliers « sera interdite à partir du 1er janvier 2019 ».

Les services du premier ministre ont également réaffirmé leur opposition à la proposition de la Commission de réautoriser le glyphosate dans l’Union européenne pour dix ans. « C’est une durée trop longue compte tenu des incertitudes qui subsistent sur ce produit, et la France votera contre cette proposition, comme elle l’a clairement indiqué dès le mois de juillet », selon le communiqué.

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Paris a une position-clé, car une majorité qualifiée est requise pour le renouvellement de la licence.


En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/09/25/le-glyphosate-sera-interdit-en-france-d-ici-a-la-fin-du-quinquennat_5190820_3244.html#g1ZqSDOzVE3tlAcW.99

Rédigé par jojo

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