Pour les élus, l'État doit tenir ses engagements sur les barrages

Publié le 30 Octobre 2014

Pour les élus, l'État doit tenir ses engagements sur les barrages

C'est un conseil municipal un peu exceptionnel qui s'est tenu mercredi soir, à Saint-Hilaire-du-Harcouët, puisqu'il ne présentait qu'une seule question à l'ordre du jour : celle du démantèlement des barrages de Vezins et de la Roche-qui-Boit.

Lors du conseil municipal du 29 septembre, les élus avaient reporté la question. Un choix qui s'explique par le fait que l'enquête publique relative à la demande d'autorisation, au titre de la loi sur l'eau, de l'opération de démantèlement des barrages de Vezins et de la Roche-qui-Boit était en cours jusqu'au 17 octobre.

Des témoignages contre l'arasement

Gilbert Badiou, le maire, a fait état de cette enquête publique « qui, aux yeux des commissaires enquêteurs, est assez exceptionnelle pour avoir approché une centaine d'avis sur les registres à Saint-Hilaire, sachant que toutes les communes environnantes étaient concernées ».

Autre phénomène exceptionnel : « C'est la première fois qu'il y a un gros flux de courriers électroniques adressés au commissaire enquêteur. La plupart des remarques apportent des témoignages contre l'arasement. »

Effacer les barrages

Le maire a profité de cette réunion pour rappeler le contexte de la décision d'arasement des barrages de Vezins et de la Roche qui Boit. La directive-cadre sur l'eau fixe aux états membres de l'Union européenne un objectif d'atteinte du bon état des masses d'eau pour l'échéance de 2015. Cette directive a été transposée en 2006 en droit français par la « loi sur l'eau et les milieux aquatiques » qui institue le rétablissement de la continuité écologique des cours d'eau comme priorité.

Le 13 décembre 2009, Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'écologie, annonce la décision d'effacer les barrages sur la Sélune de Vezins et de la Roche-qui-Boit. Une décision confirmée en février 2012. Dans la foulée, le préfet de la Manche est chargé de mener les opérations de démantèlement des ouvrages et de la réhabilitation de la Vallée.

« Viser l'excellence environnementale »

Mercredi soir, le conseil municipal a affirmé, à la majorité moins deux abstentions, son opposition à l'effacement. Il demande impérativement qu'aucuns travaux de démolition ne puissent être entrepris tant que les projets de renaturation de la Vallée présentés par les collectivités locales, maître d'ouvrage, ne soient acceptés et financés.

Le conseil a aussi demandé à ce que l'État respecte expressément l'engagement pris par Chantal Jouanno, lors de la prise de décision de l'arasement des barrages. Et le maire de citer la ministre : « Je souhaite que cette opération soit exemplaire et constitue un véritable plan de mise en valeur de la Vallée, avec une dimension liée aux emplois. Il faut viser l'excellence environnementale tout en intégrant les facteurs de développement locaux. C'est un chantier que nous devrons construire ensemble, en particulier avec les élus locaux. »

ouest-france le 28 octobre

Rédigé par jojo

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