Pesticides : la réglementation européenne ne protégerait pas les milieux aquatiques

Publié le 5 Février 2016

Pesticides : la réglementation européenne ne protégerait pas les milieux aquatiques

La réglementation européenne actuelle sur les pesticides ne permettrait pas de protéger les écosystèmes aquatiques, selon une étude scientifique publiée dans Environmental Science and Pollution Research, mise en lumière par l'association Générations futures.

Les chercheurs ont réalisé une analyse d'études publiées par leurs pairs, pour en extraire les concentrations d'insecticides agricoles mesurées dans les eaux de surface de l'UE et les comparer aux concentrations acceptables règlementaires (CAR) provenant de documents d'homologation européenne des pesticides. "Pour pouvoir autoriser une matière active, les évaluateurs doivent calculer que les concentrations aquatiques prévues de cette matière active pesticide ne doivent pas excéder la CAR calculée", souligne l'association. Or, les scientifiques ont constaté que pour 44,7% des 1.566 mesures recensées, la concentration des pesticides dépassait leur CAR respectif.

"37,1% des concentrations d'insecticides mesurées dans les eaux de surface en Europe dépassaient leurs concentrations acceptables règlementaires. Pour les sédiments, le résultat est encore pire puisque ce sont 93% des concentrations d'insecticides mesurées dans les sédiments en Europe qui dépassaient leurs concentrations acceptables règlementaires", détaille l'association.

Les auteurs de l'étude pointent également que les dépassements étaient significativement plus élevés notamment pour les insecticides de la classe des pyréthroïdes. Selon eux, une révision de la réglementation et des mesures d'atténuation sont nécessaires "d'urgence" pour réduire les risques environnementaux liés à l'utilisation d'insecticides agricoles.

"Cette étude amène des éléments qui viennent s'ajouter à d'autres qui montrent une sous-estimation du risque de nombreux pesticides pour les abeilles (néonicotinoïdes) ou la santé humaine (glyphosate par exemple)", a souligné François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

Rédigé par jojo

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article