Barrages du Sud-Manche :Toutes les raisons de les effacer
Publié le 26 Avril 2011
Merci au journal « OUEST-FRANCE » d’avoir enfin permis à un « pro arasement » de s’exprimer sur la question de nos barrages. Cet article nous offre une opportunité rare d’apprécier à leur juste valeur les arguments avancés par ceux qui prétendent qu’il n’y a « aucune bonne raison de les garder ».
Mais peut-être qu’avant d’avoir la prétention « d’en prendre plus d’un à rebrousse-poil », ce Monsieur Cupif serait bien avisé de vérifier ses sources. En effet, les Américains sont très loin de n’utiliser leurs barrages que pour une durée de 50 ans. C’est même exactement le contraire. Le barrage de Grand Coulee n’est pas une exception, mais son exemple mérite d’être cité. Il est situé dans l’état de Washington, sur le fleuve Columbia. Sa construction a débuté le 16 Juillet 1933 et il a été mis en service le 1er Juin 1942. Haut de 168 mètres pour une longueur de 500m, il produit 21 milliards de KWh par an, constitue la production d’hydroélectricité la plus importante des U.SA et c’est une des plus grandes structures en béton dans le monde. Parmi les plus célèbres, on compte aussi le Hoover Dam, (hauteur : 221,4 m ; longueur : 379m) mis en service en 1936 sur le Colorado (Az). Au total, on recense un peu plus de 8.000 grands barrages aux U.S.A. Et plutôt que d’envisager leur effacement pour quelque raison que ce soit, leurs équipements sont régulièrement modernisés pour en augmenter la capacité de production qui représente aujourd’hui 7,1% de la production d’énergie du pays.
A noter que c’est la durée de vie des équipements qui est limitée à 50 ans (pour des raisons de performances), et pas celle des barrages eux-mêmes. La limite d’âge n’est pas toujours et obligatoirement atteinte par ceux que l’on pense.
Tout porte donc à croire que Monsieur Cupif est victime de sa parfaite méconnaissance du sujet, d’une traduction erronée, ou bien des deux à la fois.
De là à dire que nos barrages ont « une production presque nulle » et que les saumons sont « gênés dans leur migration » par leur présence alors qu’ils ne peuvent pas les passer, il n’y avait qu’un pas. Monsieur Cupif l’a franchi.
Néanmoins, tout le monde sera d’accord pour affirmer que « le saumon aime l’eau fraîche ».
Même dites sur un ton péremptoire, des inepties restent des inepties.
John KANIOWSKY
Président des Amis du Barrage