La bonne qualité de l'eau potable masque celle de la ressource, selon l'UFC-Que Choisir

Publié le 2 Mars 2014

La bonne qualité de l'eau potable masque celle de la ressource, selon l'UFC-Que Choisir

Si l'association l'UFC-Que Choisir salue la bonne qualité de l'eau potable pour 98% des Français, elle alerte cependant sur l'état de la ressource et sur le coût des traitements nécessaires.

La bonne qualité de l'eau potable masque celle de la ressource, selon l'UFC-Que Choisir

"98% des français bénéficient d'une eau de très bonne qualité, mais cette impression positive ne doit pas masquer d'autres réalités préoccupantes", pointe Olivier Andrault, chargé de mission alimentation et agriculture à l'UFC-Que Choisir, lors de la présentation à la presse, mercredi 26 février, de leur analyse "La qualité de l'eau potable en France : à vau-l'eau ? ".

Pour l'association, ce bon résultat est principalement dû aux efforts de dépollution des eaux destinées à la consommation. Elle illustre ce constat en prenant l'exemple de la Bretagne. "Malgré la présence ubiquitaire des nitrates dans les rivières bretonnes, ils sont absents de l'eau du robinet, notamment grâce à la technique consistant à diluer les eaux polluées avec des eaux respectant la norme", dénonce t-elle.

L'UFC-Que Choisir estime le coût de la dépollution au niveau national entre 640 et 1.140 millions d'euros par an.

Dans sa présentation, l'UFC-Que Choisir souligne enfin que 1,48 millions de consommateurs reçoivent toujours une eau polluée.

La pollution agricole reste la première cause de non conformité

La première cause de cette non conformité reste, selon l'association, une pollution d'origine agricole (63%). Les contaminations aux pesticides (60 % des pollutions d'origine agricoles), sont essentiellement relevées dans les grandes zones de production agricole (potentiellement 561.900 consommateurs) : le bassin parisien, le Nord, la vallée du Rhône et dans une moindre mesure dans le Sud-Ouest. La pollution aux nitrates est localisée dans le quart nord-est de la France (204.700 consommateurs) dans les zones de grandes cultures et de zones maraîchères (bassin parisien, Champagne-Ardenne, Nord-Pas-de-Calais).

 

 
Gestion de l'eau : un "modèle à bout de souffle"Le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) s'interrogeait déjà en septembre 2013 sur la possible résolution de l'équation "difficulté de gestions grandissantes et baisse des budgets". Il avait quant à lui évalué le flux financier annuels pour la gestion du petit cycle de l'eau (Le cycle domestique de l'eau potable : captage, traitement, stockage et distribution et l'assainissement : collecte, épuration, rejet) à 17,2 Md€. Dans le même temps, plusieurs rapports d'évaluation de la politique de l'eau reconnaissent la nécessite de revoir un "modèle à bout de souffle".
 

 

"Nous assistons à une fuite en avant : les engagements Grenelle 1 et 2 sur la protection des captages ne sont pas respectés", constate Alain Bazot, président de l'UFC-Que Choisir, il y a une course à la recherche de nouveaux captages". Selon l'association, chaque année 400 captages destinés à la fabrication d'eau potable, sont fermés, sur les 34.000 existants, notamment du fait de leurs teneurs en nitrates et pesticides.

Autre contamination possible : le sélénium. "Dans les zones de fortes irrigations, le niveau des nappes peut s'abaisser et amener à forer de plus en plus profondément pour l'alimentation en eau ", souligne Olivier Andrault. Le sélénium présent dans les couches profondes de la couche terrestre est alors entraîné avec l'eau. Ce type de pollution se retrouve dans les zones de grandes cultures irriguées (Essonne, Eure-et-Loir, Indre, Indre et Loire, Loiret, Marne, Nord, Seine-et-Marne, Vienne). Elle concerne potentiellement 172.200 consommateurs.

Viennent ensuite pour 33% des non conformités, des défauts de traitement de l'eau : contaminations bactériennes (380.000 consommateurs) et dépassement des teneurs enaluminium (110.000 consommateurs). 4% des cas seraient liés à la radioactivité naturelle des sous-sols granitiques (50.500 consommateurs).

Une progression significative des pollutions bactériennes

Rédigé par jojo

Publié dans #arasement pollution

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