Philippe Martin lève le gel sur les aides aux retenues d'eau agricoles


Publié le 22 Octobre 2013

Philippe Martin lève le gel sur les aides aux retenues d'eau agricoles


A la demande de Philippe Martin, ministre de l'Ecologie, les Agences de l'eau vont pouvoir à nouveau financer les retenues d'eau agricoles, précédemment gelées par Delphine Batho.

Philippe Martin lève le gel sur les aides aux retenues d'eau agricoles


Dans la continuité de son rapport de mission sur la gestion de l'eau dans l'agriculture, Philippe Martin, ministre de l'Ecologie a rétabli les aides financières aux retenues d'eau agricoles, dans un courrier adressé aux Agences de l'eau.

Son prédécesseur, Delphine Batho, s'était opposée à ce type de pratique. Elle avait en effet suspendu "toute forme de soutiens financiers à la création de réserves de substitution, dans l'attente d'un énième rapport confié à une mission parlementaire", dans une lettre datée du 2 octobre 2012 adressé aux directeurs des Agences de l'eau.

Auditionnée en Commission à l'Assemblée nationale, au mois de juillet 2012, l'ancienne ministre avait également annoncé l'abandon des projets de décret visant à alléger les obligations administratives lors de la construction de retenues d'eau collinaires.

Révélé par la France Agricole, dans son édition du mercredi 16 octobre, le courrier de Philippe Martin inverse cette tendance. Pour lui, la construction de nouvelles retenues de stockage fait partie des solutions à la raréfaction de la ressource de certains territoires et aux conflits d'usage de l'eau.

"La profession agricole va pouvoir continuer à conduire une réflexion constructive, dans ce nouveau contexte, sur la mise en œuvre d'ouvrages de stockage de nature à maintenir une agriculture compétitive et les agriculteurs, céréaliers et éleveurs, vont pouvoir développer une véritable "assurance production" face aux périodes de sécheresse", se réjouissent dans un communiqué commun, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Jeunes Agriculteurs (JA), les entreprises coopératives Coop de France, les chambres d'agriculture (APCA), l'union d'association ORAMA et Irrigants de France.

Une nécessaire inscription dans un projet de territoire

Le courrier du ministre conditionne toutefois le soutien financier à l'inscription de ces retenues d'eau dans des projets de territoire. Ceux-ci devront "viser à améliorer la connaissance de la ressource, à promouvoir les économies d'eau – notamment via l'engagement dans des pratiques agricoles moins consommatrices d'eau – et à améliorer la qualité des milieux aquatiques tout en sécurisant l'approvisionnement". Ils comprendront obligatoirement un volet de réduction des prélèvements pour l'irrigation. Un travail devrait être initié à l'automne, pour préciser les notions portées par les projets de territoire selon le courrier du ministre.

Autres limites : ce financement s'opère "à titre transitoire (…) pour les projets administrativement bien engagés et devant bénéficier d'une aide du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) programmée en 2013".

Car des aides européennes existent en parallèle dans le cadre de l'adaptation au changement climatique. Ces dernières parviennent aux Agences de l'eau concernées. "Le droit européen finance des retenues de substitution : en France, cela s'interprète par la substitution d'un prélèvement dans une rivière en pénurie, par une autre solution, notamment ces retenues collinaires, explique Martin Guespereau, directeur de l'agence Rhône Méditerranée Corse (RMC), les aides européennes impliquent toutefois une contrepartie nationale". Ce qui peut bloquer des projets.

Un coût plafond de 4,5 euros par m3

"Le premier effet du courrier de Philippe Martin sera, pour notre bassin, de débloquer un projet, le seul arrivé à maturité, en Ardèche dans la vallée du Doux, illustre Martin Guespereau, l'agriculteur va rehausser sa digue pour stocker un peu plus d'eau, soulager la rivière et arrêter de prélever dans le milieu naturel".

Un coût-plafond de 4,5 euros par m3 devrait être appliqué pour les trois principales Agences de l'eau concernées : Adour Garonne, RMC et Loire Bretagne.

Rédigé par jojo

Publié dans #Nos arguments

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