SAINT-LO - Barrages à 30km du Mont Saint-Michel: leur destruction, contestée, est actée

Publié le 5 Juillet 2012

SAINT-LO - Barrages à 30km du Mont Saint-Michel: leur destruction, contestée, est actée

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Créé le 04/07/2012 à 21h15 -- Mis à jour le 04/07/2012 à 21h17
Vue aérienne du Mont Saint-Michel

Vue aérienne du Mont Saint-Michel Kenzo Tribouillard afp.com

SAINT-LO - Le préfet de la Manche a notifié mardi à EDF l'arrêt de l'exploitation de deux barrages sur la Sélune, un fleuve situé dans un bassin riche en saumons près du Mont Saint-Michel, concrétisant une annonce ministérielle de 2009 très contestée localement.

La vidange des barrages hydroélectriques de Vézins et de La Roche-qui-boit, "n'aura pas lieu avant 2015", a précisé mercredi à l'AFP le directeur du cabinet du préfet, Benoît Lemaire. EDF aura la gestion des ouvrages jusqu'à la fin de la vidange.

L'opération est délicate en raison des 1,8 million de m3 de sédiments cumulés, les barrages jouant le rôle de barrière à métaux lourds. La dernière vidange date de 1993. Elle avait provoqué une grave pollution de la baie du Mont Saint-Michel, classée au patrimoine de l'Humanité par l'Unesco.

Le plus important de ces barrages, celui du Vézins, est un mastodonte de béton armé de 36 mètres de haut et 278 mètres de long. Ce serait le plus important barrage jamais détruit en France, selon les écologistes.

Ces ouvrages, qui produisent 0,04% de la production électrique française, font l'objet d'un bras de fer entre les écologistes (WWF, FNE) soutenus depuis 2009 par le ministère de l'Environnement, et nombre d'élus locaux dont le député Guénhaël Huet (UMP), confortablement réélu en juin, et le sénateur et ex-ministre Philippe Bas (UMP).

Pour ces derniers, la suppression des barrages - qui menace l'existence d'une base nautique - est nuisible à l'activité économique et risque de polluer.

L'arasement ne se produira qu'"une fois défini, en concertation notamment avec les élus concernés, le dispositif d'accompagnement prévu pour développer un nouveau projet de territoire pour la vallée de la Sélune", a souligné la préfecture dans un communiqué.

Selon elle, l'opération est estimée à 15 millions d'euros, dont 5 de renaturation et 5 autres de mesures d'accompagnement économique. Un chiffre beaucoup trop bas pour les écologistes pour lesquels elle se comptera en dizaines de millions d'euros.

En 2010, la cour administrative d'appel de Nantes avait mis en demeure EDF d'"assurer la circulation des grands migrateurs au droit des ouvrages de La Roche Qui Boit et de Vezins" avant 2014. La Sélune est le troisième cours d'eau en France pour son potentiel en saumons.

© 2012 AFP

Rédigé par jojo

Publié dans #arasement pollution

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