Vérité et preuves sur l'arasement des barrages de Vezins et LRQB

Publié le 29 Mars 2014

                                            LES AMIS DU BARRAGE

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La Commission locale d’information (CLI) sur l’arasement des barrages de la Sélune s’est réunie le 21 Février dernier à la Mazure, sous la présidence de Madame la Préfète de la Manche.

Nous souhaitons émettre des doutes que nous estimons légitimes, faire part de nos craintes, mais aussi dénoncer un mensonge trop souvent répété.

 

Cette réunion était animée par le responsable du dossier de l’arasement à la DDTM. Il nous a brillamment détaillé l’ensemble du processus avec l’assurance de celui qui a déjà conduit la vidange de 1993 et dont le résultat avait pourtant été unanimement qualifié de « désastre écologique ». Cette fois, à la lumière des nombreuses et coûteuses études qui ont été réalisées, le doute n’est plus permis : l’opération sera menée d’une façon exemplaire. Le spectre d’une nouvelle catastrophe est-il pour autant définitivement éloigné de la vallée de la Sélune ?  

La réponse est clairement non.

 

Explications :

Pour ce qui est des sédiments, il y a fort à penser pour que leur volume annoncé de 2,5 Millions de m3 ait été largement sous estimé, tout comme en 1993. Pour les évacuer, la solution retenue est de mettre à profit l’action naturelle d’une rivière qui retrouve son lit pour les transporter. L’énergie du cours d’eau permettra l’érosion des sédiments et leur transport vers l’aval. Il faudra maintenir le niveau de la retenue à une cote basse (52) suffisamment longtemps pour permettre la survenue de forts débits voire d’une ou plusieurs crues pour que la Sélune évacue d’elle-même les sédiments (pollués ou non) vers l’aval. Ces boues seront provisoirement stockées dans la retenue de la Roche Qui Boit et envoyées vers la Baie au moment de la vidange en colmatant toutes les frayères au passage. Ce qui n’a guère d’importance car, selon le responsable de la DDTM,  « les lacs ne sont pas très poissonneux et, de toutes façons, les poissons sont destinés à l’équarrissage ».

Le cône de l’Yvrande renferme des métaux lourds. La continuité écologique ne sera donc pas rétablie sur ce ruisseau. Cela n’a guère d’importance non plus car « c’est la Sélune qui est classée, pas l’Yvrande ». Les sédiments hautement pollués et dangereux pour l’homme, la faune et la flore, seront recouverts par d’autres sédiments extraits du reste de la retenue et indemnes de contamination, comme dans un centre d’enfouissement. L’ensemble devant être retenu par un système de merlons dont l’efficacité à long terme nous paraît parfaitement illusoire. C’est une véritable décharge qui sera créée sur le cours d’eau.

On s’oriente donc vers une pollution massive, récurrente et durable.

 

Mais nous ne sommes pas compétents pour dire que les choix techniques des pouvoirs publics ne sont pas pertinents. Nous ne pouvons qu’émettre des doutes.

 

A l’inverse, nous sommes en mesure de prouver que les pouvoirs publics ne disent pas la vérité quand ils affirment que les barrages n’ont aucun rôle dans la régulation du débit de la Sélune en cas de forte pluviométrie.

 

Le responsable de la DDTM prétend d’une manière éhontée que l’instauration en 2000 d’une cote hivernale au barrage de Vezins n’est due qu’à de simples « raisons d’exploitation » et affirme d’un ton péremptoire que les barrages sont « transparents ». C'est-à-dire que selon lui, ils restitueraient à l’aval le même volume d’eau que celui qui entre dans la retenue. Ces deux affirmations sont parfaitement fausses et elles ont pour but d’induire la population en erreur via les medias en diffusant sciemment de fausses informations.

 

L’instauration d’une cote d’hiver (moins 2 m) fait suite à des dégâts provoqués par une crue l’année d’avant. Le cas s’est produit aussi pour le barrage de Guerlédan en Bretagne. Le Maire de Pontivy s’est réjoui de l’efficacité d’une telle mesure et il s’est félicité d’avoir pu éviter des inondations grâce à la collaboration active du Sous-préfet, d’EDF et de ses services.

Mais dans la Manche, on s’obstine à mentir sur le rôle réel des ouvrages. Deux poids, deux mesures.

 

Un élu municipal a bien voulu nous transmettre la copie de deux fax émis le 17 Décembre 2011 par EDF. Parmi les destinataires, la Préfecture et la DDTM  figurent en bonne place mais continuent de nier l’évidence.

Le premier document a été émis à 10H et annonce un état de veille avec un débit entrant de 60 m3 /s et d’un débit restitué de 50 m3 /s.

Le deuxième a été envoyé à 19H, annonce la fin de l’état de veille avec un débit entrant de 44 m3 /s et un débit sortant de 41 m3 /s.

A l’évidence, les barrages ne sont donc pas transparents et ce genre de situation se produit plusieurs fois par an.

 

Le bien-être et le confort de la population seront sans doute mis à mal faute de financements, la fermeture de la base de loisirs et des licenciements sont à craindre et beaucoup d’argent public aura été englouti pour rien. Quelques jolies maisons perdront tout ou partie de leur valeur.

Mais à défaut de prendre en compte l’aspect économique et environnemental, les pouvoirs publics se doivent de protéger les personnes et les biens.

Nous nous trouvons devant un véritable déni du risque face auquel un manque de prudence pourrait être considéré comme une faute au regard de la jurisprudence du Conseil d'Etat et conforté par l'inscription du principe de précaution dans la Loi Barnier.

Dans un arrêt du 30 janvier 2012, le Conseil d'Etat rappelle que le principe de précaution issu de l'article 5 de la Charte de l'environnement, s'impose aux pouvoirs publics et aux autorités administratives dans leurs domaines de compétence respectives.

 

C’est la raison pour laquelle nous demandons à Madame la Préfète de la Manche de bien vouloir faire en sorte qu’une étude sérieuse et indépendante soit réalisée afin d’appréhender avec réalisme le risque d’inondation à l’aval des barrages actuels quand ils auront été supprimés.

 

John KANIOWSKY, Président de l’association les Amis du Barrage, avec Louis DESLOGES, Conseiller général d’Isigny-le-Buat et Michel GERARD, Maire de POILLEY.

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Rédigé par jojo

Publié dans #Nos arguments

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